Le coeur à l'école
Noé, ce soir.
Couché depuis une demie heure, me rappelle:
Maman? J'arrive pas à dormir.
Rien d'inhabituel et pourtant, je monte.
Petite voix, se tortille dans son lit:
J'arrive pas à dormir parce que je suis trop triste. Je suis trop triste que Achille soit parti.
Achille est le copain de Noé qui vient de passer le week-end-end end à la maison avec sa petite sœur et ses parents qui sont aussi nos amis, forcément. Nous avons tous passé un excellent week-end-end et sommes tous un peu fatigués ce soir, voire un peu migraineux, mais ce n'est pas le propos.
Et mon Noé n'est pas juste triste, il est Trop triste. Et il n'arrive pas à dormir. Et il a besoin d'un câlin.
Je sais pourtant que la journée qui se termine a été assez intense pour nous garantir à tous une bonne nuit, surtout à ceux d'entre nous qui ont marché, couru, crié, rigolé, chahuté, glissé, escaladé, ... Bref, il devrait dormir.
Alors je reste un peu, tenir la main de mon petit, tout petit garçon qui se débat avec cette difficile question: comment passer sans trébucher de la joie débordante (elle l'était) des retrouvailles, de l'ivresse (voire du délire) d'être ensemble, à la tristesse des adieux?
Mon bébé.
Je m'y débattais il y a encore si peu de temps (une semaine environ...) mais tu sais, je commence à comprendre:
Que les adieux ne sont que des au revoir.
Que la prochaine fois viendra et qu'elle sera plus délicieuse encore.
Que ce qui fait l'intensité de ces moments et ce qui te retient, au bord du vide, quand ton ami s'en va c'est la saveur de ton quotidien que tu as quitté avec délire délice et que tu retrouves, après, comme un petit nid douillet.
Alors mon amour ce quotidien tu vas voir: on va se le bichonner, se le câliner, se le colorier, se le chatouiller pour le faire rire, se le chanter à tue tête, se ....
...
...
Il dort.
Je ramasse mes pensées, j'essuie ma joue et je sors.
Petit cœur, il y a tant à apprendre...