Pourquoi faire simple?
Quand on peut faire compliqué?
C'est la devise de cette maison.
Prenez Sam par exemple.
Il grandit vitesse grand V: ses dernières chaussures, étrennées depuis 4 semaines laissent déjà ses orteils traîner sur le trottoir. (Ah oui, au fait, ici il fait super beau on a sorti les shorts et les claquettes!)
et ça me fait de plus en plus de peine de le plier en trois pour le faire rentrer dans sa turbulette.
D'autant plus de peine j'avoue, que je lui ai récemment retapé un petit lit trognon, débusqué dans le grenier de mes beaux parents, amoureusement lessivé, briqué, poli, poncé... j'avais même depuis pas mal de temps les petits draps tout neufs qui iraient trop bien dans sa chambre. Bref, j'avais très envie de mettre ce nouveau petit lit en service. J'avais même trouvé la super excuse de prêter le lit à barreaux à Jacques, c'est parfait.
Jeudi soir, donc, on lui installe son nouveau lit, trop contents on était et lui aussi, jugez plutôt:
Il a tout de suite pris ses marques, il a fallu beaucoup de persuasion pour le faire passer à table après cette découverte, il était fier comme un p'tit banc mon grand bébé.
A l'heure de se coucher, trop facile. On prend un livre, on s'installe.Il est trop beau ce lit. Maman est fière comme deux p'tits bancs au moins. L'histoire finie on enchaîne comme d'habitude sur le rituel de: bonne nuit maman, bonne nuit Samulem, bonne nuit Zoiseaux, bonne nuit doudou, bonne nuit soleil, bonne nuit zétoiles.. (Je vous la fait courte...) J'éteins la lumière et là: drame, hurlements, larmes. Mon bonhomme jaillit de son lit comme un ressort et se jette sur l'autre, à barreaux que je n'avais pas enlevé de la chambre, prudente.
[Prudente parce que je pensais qu'il se relèverait 50 fois pour jouer, bouquiner, aller emm.. son frère etc. et qu'à un moment donné on serait content de pouvoir le ficeler dans sa turbulette pour avoir la paix, le temps qu'il s'habitue. En fait ce qui suit, je ne l''avais imaginé une seconde...]
Mon bonhomme, donc, jaillit de son lit comme un ressort et se jette sur
l'autre, à barreaux genre: Mais maaaaaman, tu as oublié de me coucher!!!
Je l'ai câliné, bisouté, bercé, dorloté, essayé de le recoucher dans nouveau Ok, OK, O.K. Turbulette, je plie, je tasse, je ferme, je dépose dans le lit cage et je sors. Silence radio. Il devait dormir avant que j'aie fini de fermer la porte.
Et depuis c'est le même topo, chaque soir et chaque sieste. Il en rajoute même une couche: en se levant il retourne dans son lit, l'autre le super de grand, avec son doudou et ses bouquins et il émerge tranquillement. En somme tous les soirs il se couche dans son lit de grand et il se réveille tous les matins dans son lit de grand. Mais Hé, quand même, vous ne voudriez pas qu'il dorme dedans non plus?
Simple: un lit pour lire et un lit pour dormir.
Jacques, j'envisage toujours de te donner un joli petit lit à barreaux, mais si tu veux bien attendre un peu...